Qui est-il ?
Le masseur-kinésithérapeute (MK) est un professionnel de santé qui, de par sa formation et ses compétences intervient tant pour éduquer, rééduquer ou traiter des patients atteints d'affections diverses, que pour prévenir la survenue de troubles ou affections, tant de l'appareil locomoteur, que respiratoire, cardio-vasculaire, digestif ou génito-urinaire ; il est aussi un professionnel de la prévention, du bien-être, de la détente et de l'hygiène de vie. Comme tous les professionnels de santé, il est conseiller de santé et peut être consulté dans des domaines divers (citons par exemple l'ergonomie, l'aptitude aux activités physiques et sportives, l'expertise, etc...).
Le MK est un professionnel qui considère toujours le patient dans son ensemble, son champ d'action ne se limitant pas qu'aux seuls muscles et articulations !
Que fait-il ?
La pratique de la masso-kinésithérapie comporte la promotion de la santé, la prévention, le diagnostic kinésithérapique et le traitement :
1° Des troubles du mouvement ou de la motricité de la personne ;
2° Des déficiences ou altérations des capacités fonctionnelles.
Le masseur-kinésithérapeute peut également concourir à la formation initiale et continue ainsi qu’à la recherche.
Le masseur-kinésithérapeute exerce en toute indépendance et pleine responsabilité conformément aux dispositions du code de déontologie mentionné à l’article L. 4321-21.
Dans le cadre des pathologies héréditaires, congénitales ou acquises, stabilisées ou évolutives impliquant une altération des capacités fonctionnelles, le masseur-kinésithérapeute met en œuvre des moyens manuels, instrumentaux et éducatifs, et participe à leur coordination.
Dans l’exercice de son art, seul le masseur-kinésithérapeute est habilité à utiliser les savoirs disciplinaires et les savoir-faire associés d’éducation et de rééducation en masso-kinésithérapie qu’il estime les plus adaptés à la situation et à la personne, dans le respect des dispositions du code de déontologie précité.
La définition des actes professionnels de masso-kinésithérapie dont les actes médicaux prescrits par un médecin est précisée par un décret en Conseil d’État, après avis de l’Académie nationale de médecine.
Lorsqu’il agit dans un but thérapeutique, le masseur-kinésithérapeute pratique son art sur prescription médicale et peut adapter, sauf indication contraire du médecin, dans le cadre d'un renouvellement, les prescriptions médicales initiales d’actes de masso-kinésithérapie datant de moins d'un an, dans des conditions définies par décret. Il peut prescrire, sauf indication contraire du médecin, les dispositifs médicaux nécessaires à l'exercice de sa profession. La liste de ces dispositifs médicaux est fixée par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale après avis de l'Académie nationale de médecine.
En cas d’urgence et en l’absence d’un médecin, le masseur-kinésithérapeute est habilité à accomplir les premiers actes de soins nécessaires en masso-kinésithérapie. Un compte rendu des actes accomplis dans ces conditions est remis au médecin dès son intervention.
Le diplôme d'État Français : le Diplôme d'Etat (DE) est nécessaire pour exercer la profession, quel que soit le mode d'exercice. Ce DE s'acquiert après 4 années d'études en Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie (IFMK). Ils sont au nombre de 43 : 15 sont publics, 28 sont privés (dont 4 Instituts pour déficients visuels).
Se préparer au diplôme d'État : l'enseignement préparatoire au D.E. de M.K. s'effectue en 2 cycles de 4 semestres chacun. Il s'agit d'un enseignement théorique et pratique sous forme d'unité d'enseignement (UE) à valider. Cette formation comprend aussi un enseignement clinique en milieu hospitalier ou en centre de rééducation, principalement.
Le 1er cycle (1ère et 2ème années d'études) et le 2ème cycle (3ème et la 4ème années d'études) comportent au total 895 heures de cours magistraux, 1085 heures de traavux dirigés et 1470 heures de pratique. Le travail personnel complémentaire est estimé à 3220 heures environ.
L'admission aux études préparatoires au DE : depuis la réforme des études de 2015, l'admission se fait après une première année universitaire validée : soit la PACES (première année commune aux études de santé), soit une première année de licence de STAPS ou de biologie.
Une convention conclue entre le directeur de l'IFMK et un ou plusieurs présidents d'université précise les modalités retenues pour sélectionner les étudiants et le nombre de places attribuées à chaque filière. Le nombre de places fixé par la convention pour les étudiants ayant validé la PACES est prépondérant par rapport au nombre cumulé de places offertes pour les deux autres filières.
Dispense des épreuves d'admission : les sportifs de haut niveau peuvent être admis en 1e année après décision de la commission des sportifs de haut niveau (auprès du ministère de la Santé) et à condition d'avoir validé une première année universitaire ou d'avoir bénéficié d'une procédure de validation des études, expériences professionnelles ou acquis personnels.
Admission en 2ème année : sous réserve d'avoir satisfait à l'examen de passage en 2e année, les personnes titulaires du DE de sage-femme, d'infirmier(e), de manipulateur en électro-radiologie médicale, de pédicure-podologue, d'ergothérapeute ou de psychomotricien, comme celles ayant accompli et validé le 1er cycle des études médicales ou de même celles titulaires d'une licence STAPS, peuvent être admises en 2ème année sous réserve de ne pas dépasser un quota.
Nota : certains IFMK préparent ces candidats aux épreuves de l'examen de passage.
Admission de candidats diplômés d'un état non membre de l'Union européenne
Il n'existe aucune équivalence entre le DE MK français et ces diplômes non-européens. La personne souhaitant exercer en France doit donc intégrer un IFMK pour faire le cursus d'études français.
Le candidat doit adresser à l'IFMK un dossier d'inscription et passer des épreuves de sélection au nombre de trois : une épreuve d'admissibilité afin d'apprécier la maîtrise de la langue française et les connaissances dans le domaine sanitaire et social puis deux épreuves d'admission (un oral de 30 minutes et l'étude d'un cas clinique pendant 1h30).
L'exercice professionnel : il est possible pour les titulaires du D.E.
L’activité libérale : plus de 80% des professionnels exercent une activité libérale, soit comme remplaçants, soit comme assistants, soit seul dans leur propre cabinet.
L’activité salariée : exercée par moins de 20% des professionnels, elle l'est principalement en milieu hospitalier, en centre de rééducation ou dans diverses autres structures privées.
La rémunération : les revenus ne sont pas comparables entre les activités libérale et salariée ; le temps de travail hebdomadaire n'est pas le même non plus ! Dans la fonction publique, un MK débute à 1400 € et peut atteindre 2400 € en fin de carrière.
En libéral, la rémunération se fait à l'acte, en fonction du traitement ; le kinésithérapeute a également la possibilité d'effectuer des actes hors nomenclature après devis et entente avec le patient. En 2015, le BNC moyen d'un MK est de 46053 €.
Des spécialités ?
Il n'existe pas de spécialisation en masso-kinésithérapie mais certains professionnels, suite à des formations complémentaires poussées (DU, DIU, etc...) et suite à de nombreux stages en formation continue, limitent le champ de leur activité à un type de patients ; avec l'expérience, ils peuvent être considérés comme étant "spécialisés".
Citons ainsi des "spécialistes" en kinésithérapie du sport, en pathologies infantiles, en kinésithérapie respiratoire, en massages, reconstruction posturale, etc...
Poursuivre sa formation et progresser
En plus de toutes les offres faites par les organismes de formation continue, les MK peuvent suivre d'autres formations et d'autres voies : cadre de santé (pour devenir gestionnaire d'un service ou enseignant en IFMK), ergonome, préparateur physique, ostéopathe, etc... .
Certains étudieront pour embrasser d'autres carrières : dans l'enseignement universitaire par exemple (sciences de l'éducation, physiologie, anatomie, biomécanique, etc...) ou dans l'administration de la santé (Directeur de soins, Directeur d'hôpital, etc...).
Des instances professionnelles
L’ordre des kinésithérapeutes : l'ordre est une réalité depuis la promulgation de la loi du 09.08.2004 relative à la politique de santé publique.
Les premières élections professionnelles ont eu lieu en mai 2006. Les diverses instances se mettent en place au niveau national comme au niveau départemental. Tout masseur-kinésithérapeute souhiatant exercer en France doit y être inscrit et y cotiser.
Les syndicats : des syndicats représentatifs existent de longue date, tant ceux des libéraux que ceux des salariés. Citons simplement quelques sigles : FFMKR, SNMKR, SNMKS, mais il y en a bien d'autres.
Les URPS (Union régionale des professionnels de santé) : élues tous les 5 ans par les professionnels libéraux de chaque profession, elles contribuent à l'organisation, à l'évolution de l'offre de santé au niveau régional et peuvent conclure des contrats avec l'ARS (Agence régionale de santé).
- Article L.4321-1 et suivants du Code de la santé publique
- Code de déontologie (Article R.4321-51 et suivants du Code de la santé publique)
- Décret n° 2015-1110 du 2 septembre 2015 relatif au diplôme d'Etat de masseur-kinésithérapeute
- Arrêté du 16 juin 2015 relatif à l'admission dans les instituts préparant au diplôme d'Etat de masseur-kinésithérapeute
- Arrêté du 6 août 2004 relatif aux dispenses susceptibles d'être accordées aux candidats titulaires d'un diplôme extracommunautaire de masseur-kinésithérapeute sollicitant l'exercice de la profession en France en vue de la préparation du diplôme d'Etat de masseur-kinésithérapeute.
- Décret n° 2000-577 du 27 juin 2000 modifiant le décret n° 96-879 du 8 octobre 1996 relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession de masseur-kinésithérapeute.
- Décret n° 97-44 du 21 janvier 1997 relatif à l'ordre national des masseurs-kinésithérapeutes.